Utkast: May. 29, 2015

Une résolution du Conseil de sécurité des N-U pour la protection des journalistes.
 
Ce 27 mai 2015, le Secrétaire général de Reporters sans frontières (RSF), Christophe Deloire, a salué au Conseil de sécurité de l’ONU à New York,  l’adoption à l’unanimité d’une résolution historique sur la protection des journalistes. Lors de son allocution devant le Conseil, il a réclamé des mécanismes concrets d’application du droit international.

A la tribune du Conseil de sécurité de l’ONU, le Secrétaire général de RSF a salué l’adoption de la résolution 2222 (2015) sur la protection des journalistes dans les conflits armés. “C’est un jour historique pour la protection des journalistes, mais au-delà, nous l’espérons, pour la liberté de l’information”, a-t-il déclaré devant les ambassadeurs des 15 Etats membres du Conseil de sécurité et d’une cinquantaine d’Etats membres de l’ONU. Le secrétaire général des Nations unies a quant à lui rendu hommage au travail de Reporters sans frontières.

Depuis la résolution 1738 adoptée en 2006, jamais le Conseil de sécurité n’avait statué sur ce thème crucial. En dix ans, plus de 700 journalistes ont été tués dans l’exercice ou à raison de leurs fonctions, selon le recensement de RSF. Et pour la première fois, une résolution du Conseil de sécurité fait référence au “droit à la liberté d’expression”. Ce texte, pour lequel RSF avait formulé des recommandations, “affirme que le travail de médias libres, indépendants et impartiaux constitue un des fondements essentiels d’une société démocratique, et de ce fait peut contribuer à la protection des civils”. Il demande aux Etats de remplir toutes leurs obligations en matière de protection des journalistes lors des conflits armés, et exige des comptes-rendus sur la sécurité des journalistes lors des opérations de maintien de la paix des Nations unies.

Lors de son intervention, Christophe Deloire a réclamé un mécanisme de contrôle du respect des obligations des Etats membres concernant la sécurité des journalistes au regard du droit international. “Le Conseil de sécurité, l’Assemblée générale, le Conseil des droits de l’homme de l’ONU comme l’Unesco travaillent incontestablement à la protection des journalistes, a déclaré Christophe Deloire lors de la réunion. Mais en dix ans, plus de 700 journalistes ont été tués dans l’exercice de leurs fonctions. Combien de journalistes devront être tués avant que les résolutions de l’ONU soient appliquées ? Il est temps que des actions concrètes soient entreprises, avec notamment la nomination d’un représentant spécial sur la protection des journalistes auprès du secrétaire général des Nations unies.”

“Il est crucial que le Conseil de sécurité continue à porter la protection des journalistes comme une priorité et élargisse le champ des protections aux journalistes non professionnels et en temps de paix, a souligné Christophe Deloire. N’oublions pas que la plupart des journalistes tués dans l’exercice ou à raison de leurs fonctions le sont dans des pays dits « en paix », des pays où des factotums à la solde de régimes, de femmes et d’hommes de pouvoir, de parrains de la mafia, des policiers ...  perpètrent les pires exactions. Un jour, le Conseil de sécurité devra assigner des obligations aux Etats au-delà des situations de conflits armés.”


O0O